Ca y est, je suis un « Iron
Man » !
J’ai en effet participé le 30 septembre 2012
au triathlon longue distance de Barcelone organisé par la société Challenge. Au
programme : 3,8 km de natation dans la mer, 180 km de vélo et un marathon
(42,195 km). Je boucle l’épreuve en 12h20 malgré 4 crevaisons à vélo. Sans ça,
je passais sois la barre des 12h00. Ci-dessous mon « race report » de
cette aventure hors du commun et quelques réflexions préliminaires.
Et bien sûr, les photos ici.
Motivation :
« Je suis un énorme branleur,
j’avoue. »
Tout d’abord, qu’est ce qui amène les gens à
se lancer dans des épreuves aussi dures et aussi engageantes ? On constate
en effet que les épreuves sportives extrêmes se développent et se durcissent à
un rythme effréné et qu’il y a de plus en plus d’adeptes. Trails, ultra-trails,
triathlons extrêmes… Qu’est ce qui motive les adeptes ? Plusieurs
facteurs : volonté de se dépasser, besoin de s’échapper d’un quotidien
trop routinier, besoin de tester ses limites, pari entre potes, course pour une
cause (contre le cancer, pour le don d’organes, pour faire connaître des
maladies…), pour faire la fierté de ses enfants… Les raisons sont multiples. En
ce qui me concerne, j’ai voulu participer à ce triathlon pour faire connaître
et lever des fonds au profit de l’association qui lutte contre le syndrome de
Barth. Mais soyons honnêtes, ce n’est pas ça qui a motivé ma décision. C’est ce
qui a contribué à lui donner une utilité, un sens. Moi, j’ai décidé de faire ce
triathlon par goût pour la transgression (faire un truc hors du commun qui a
l’air complètement fou), pour tester mes limites, parce que quand on fait du
triathlon, on a forcément envie un jour de se lancer dans ce type de format qui
représente une forme d’aboutissement mais aussi, avouons-le, pour la frime. Ce
n’est pas très glorieux j’en suis conscient, mais quelle fierté de pouvoir
dire, toute sa vie : « je suis un Iron Man », de pouvoir, lors
des diners en ville ou avec les copains, à la sortie de l’école des enfants,
raconter sa course et ressentir l’envie ou l’admiration de celles et ceux qui
vous écoutent (et qui au bout d’un
moment en ont marre…). Quelque part je suis un énorme branleur, j’avoue. Mais
au moins je suis lucide… Lucide et malgré tout modeste car là je fais le malin
mais dans mon club de triathlon, le Stade Français, je ne fais pas partie des
meilleurs. Loin de là. Il y en a beaucoup qui sont bien meilleurs que moi, qui
ont fait des courses bien plus dures et qui, eux, ne se la racontent pas. Je
les admire d’autant plus.
Préparation : « si t’es pas chômeur ou rentier, je
ne vois pas comment faire. »
Ensuite, comment se préparer à une telle
épreuve ? Comment le corps peut-il encaisser des efforts si
prolongés ? C’est surprenant de voir les ressources que nous avons en nous
et c’est très riche d’enseignements d’un point de vue tant personnel que professionnel.
J’avais déjà une très bonne forme physique.
Pratique assidue du triathlon, nombreux marathons, trails etc. Mais quand on
s’engage dans un Iron, on change de braquet. On n’y va pas en touriste. Une
préparation spécifique est indispensable. Et quelle préparation ! Le plus
dur dans un Iron, ce n’est pas tant l’épreuve en elle-même que la préparation
qui la précède. A la fois parce qu’elle requiert un volume d’entrainement
considérable et très spécifique, mais également parce que cette préparation ne
tolère pas les écarts ou les coups de mou. On ne peut pas y aller en
dilettante. Il faut une motivation sans faille pour renoncer à presque toute
grasse matinée, pour partir se faire 5 heures de vélo sous la pluie et
enchainer avec de la course à pied, pour se forcer à rater le moins de séances
possibles...
J’ai eu beaucoup de chance dans ma préparation
qui a duré 3 mois. D’abord parce que j’ai commencé en juillet, donc en été avec
une météo clémente. J’ai beaucoup pensé à mes nombreux collègues du Stade
Français qui ont préparé l’Iron Man de Nice fin juin 2012 et qui ont eu 3 mois
de flotte pendant leur préparation. Comment ont-ils pu tenir ? Beaucoup de
chance aussi parce que je ne bossais pas. Chercher du travail ça prend du
temps. Mais ça en laisse aussi beaucoup. J’écrirai un papier un jour pour
expliquer en quoi préparer une telle épreuve peut vraiment être super utile
dans le cadre d’une recherche d’emploi. Mais c’est un autre sujet… La plupart
des personnes que je côtoie et qui préparent un Iron sont soit au chômage, soit
rentiers, soit on vendu leur boite et passent leur temps à compter / placer
leurs sous (« investisseurs individuels »), soit sont consultants
free lance ou ont des jobs avec une grande souplesse horaire. Mieux vaut aussi
n’avoir ni femme ni enfants… J’ai énormément d’admiration pour les personnes
qui préparent un Iron alors qu’ils ont un vrai job et une famille. Il y en a
peu et ça requiert une organisation militaire avec des levers à 5 heures du
matin, du sport le midi et le soir. Moi je n’aurais pas pu…
Beaucoup de chance enfin d’avoir eu à mes
côtés mon coach : Jonathan Tryoen. Jo est entraîneur de la section
triathlon du Stade Français et exerce en parallèle une activité de coach. Vous
pouvez aller sur son site : http://www.trycoaching.fr/
Jo m’a concocté une préparation aux petits oignons. Vous trouverez le
récapitulatif de mes séances ici.
Au total sur les 3 derniers mois, 42 heures de piscine (86 km), 102 heures de
vélo (2800 km) et 45 heures de course à pied (500 km). En gros, de grosses
semaines d’entraînement dont certaines à plus de 22 heures ! Ce qui est
super avec le coaching de Jo, c’est que l’on a un vrai programme qui tient
compte de son niveau, de ses disponibilités, de ses contraintes familiales ou
professionnelles. Tous les jours, on sait exactement quoi faire. Et si on a un
empêchement, un coup de fil et on organise une séance de remplacement. On fait
également des points réguliers. Et c’est un confort psychologique formidable
car on sait que, si l’on a respecté la préparation, on sera prêt le jour J. Du
moins physiquement car pour finir ce genre de courses, la préparation physique
est indispensable, mais pas suffisante. Au final, ma préparation a été
optimale. Je ne pouvais pas rêver mieux. Aucune excuse possible.
L’avant
course…
Arrivée en famille à Barcelone le vendredi en
début d’après-midi. Mes parents, qui habitent sur place, sont à l’aéroport pour
nous accueillir. Je déballe le vélo dans l’aéroport pour voir si tout est OK. Je
fais une grosse nuit le vendredi soir. Je sais que c’est la plus importante et
que je dormirai peu la veille de la course. Samedi, il pleut des cordes.
L’angoisse. S’il fait ce temps là le lendemain, pour les 180 km de vélo, ça va
être horrible.
Je prends le train en début d’après-midi pour
me rendre à Calella, à 50 km au nord de Barcelone. A cause des fortes pluies,
le train reste bloqué plus d’une heure dans un tunnel. Génial. Puis on repart
et on longe la côte. Des trombes d’eau. Et je vois des surfeurs tout le long
prendre de sacrées vagues. On peut surfer une fois par an en méditerranée et ça
tombe la veille de mon Iron. Nager 3,8 km là-dedans, je ne peux pas… Je
commence à bien angoisser. Arrivée sur place dans l’expo village de la course.
Des trombes d’eau, de la boue, personne. Sympa… Je m’achète un blouson de
pluie, je prends mon dossard et direction l’hôtel avec plein de vieux allemands
en short. Glauque. Il continue à pleuvoir. A 19h30, je vais diner. Puis je
prépare toutes mes affaires. Et il y a du boulot. Au lit à 21h30. Et là, bien
sûr, impossible de dormir. Jusqu’à 1 heure du mat ! La prochaine fois, je
me coucherai plus tard. Ca ne sert à rien de se coucher tôt si on n’a pas
sommeil. Lever 6h00. Petit déjeuner et départ pour le lieu de la course pour
poser le vélo dans le parc à vélo, poser les sacs dans la tente de transition
etc. La pression s’estompe. On commence à vraiment rentrer dans la course…
C’est parti !
Race
report
Allez, venons-en au vif du sujet.
Natation.
3,8 km. 1h11. Le pied !
Le départ natation a lieu par vagues. Les pros
hommes partent à 8h30. Puis les femmes pro. Ensuite les vétérans et enfin les
groupes d’âge. Les plus jeunes (les plus rapides) en avant dernier. Les équipes
relais à la fin. Je pars à 8h50. Le temps s’est dégagé. La mer est belle et
transparente. De la houle mais pas de clapot. Les conditions sont excellentes.
La natation est la partie que j’appréhende le plus. Peur d’être malade, de
boire trop d’eau salée.
Finalement, je place rapidement ma nage et je
déroule. Supers sensations. J’y vais tout doux en prenant un maximum d’eau à
chaque mouvement. Respiration tous les 3 temps. Je ne regarde pas mon chrono.
J’y vais au feeling. Au good feeling… A la 3ème bouée, je dépasse
des gens partis avant moi (chaque vague de départ a un bonnet d’une couleur
spécifique, ce qui permet de se repérer). Je me dis YES, j’assure !
Quelques secondes après, des mecs partis après moi me doublent. Je relativise
et calme mes ardeurs. Passage du demi-tour, toujours de bonnes sensations. Je
suis super concentré. Au ¾ de la course, je commence même à accélérer un peu.
J’arrive sur la plage et je regarde mon chrono : 1h11 ! Sur mon GPS,
la distance indiquée est de 4,2 km. J’y crois pas . Je pensais faire entre
1h15 et 1h30. Irréel. C’est le 644ème temps sur plus de 1200
partants. Je reste dans l’eau pour une pause technique puis je franchis la
ligne chrono en 1h13. Je pète le feu.
C’est là que l’on voit que, tout de même, la
combinaison et l’eau salée, ça permet de mieux flotter, de mieux glisser et
donc d’aller plus vite. Les longues heures de piscine prennent tout de même tout
leur sens.
Vélo.
180 km. 6h23. La poisse !
Je fais une assez longue transition entre la
natation et le vélo. Plus de 10 mn. Mais je prends mon temps. J’entre dans la
tente de transition, prends mon sac vélo, je me change, je change les verres de
mes lunettes car le soleil s’est levé, je me mets de la crème sur les fesses
etc. J’entre dans le parc à vélo en très grande forme. Je ne suis pas le
dernier. Quel soulagement. Je suis en super forme.
J’entame les 3 tours de vélo avec des jambes
de feu mais j’y vais cool pour ne pas me cramer. Au bout de quelques
kilomètres, je m’arrête pour refixer mon casque mal positionné. En faisant ça,
j’appuie par inadvertance sur le bouton de mon cardio GPS Garmin Forerunner 910
XT et lance ainsi la transition n°2 vers la course à pied. Je suis obligé
d’arrêter mon chrono et de le reprogrammer. Merde, je n’aurai du coup pas mon
temps global… Première contrariété. Mais c’est pas grave. Je roule, je mange,
je bois et tout à coup, au km 20 j’entends un gros PSCHIIIIT. Je viens de
crever. Merde merde merde. Démontage de la roue, changement de chambre, bombe
de CO2 pour regonfler et je repars en ayant quand même perdu plus de 8 minutes.
Dire que je n’ai pas crevé une seule fois depuis le mois d’avril et la pose de
super pneus et là, crevaison au bout de 20 km… Je suis reparti. Plein de gens
m’ont doublé. J’enrage. Je remange (1/3 de barre toutes les 15 minutes), je
rebois de l’eau et de la boisson isotonique. L’alimentation, sur un Iron Man,
c’est le point clé, le facteur le plus important et le plus difficile à gérer
(avec la mécanique). Demi tour. Ravitaillement.
Et là, au km 60, nouvelle crevaison. Merde
merde merde merde. Quelle pas de chance. Heureusement, dans mon malheur, je
crève juste devant la tente technique qui est là pour assister les cyclistes.
Une seule tente sur tout le parcours. Vraiment un gros coup de bol car je crève
juste devant. Les types super sympas me donnent une chambre à air et me la
changent. J’en profite pour manger mais le niveau de stress est énorme. Il
restait du sable et des graviers dans ma jante. Ils ont dû rentrer lors de ma 1ère
réparation. Pourtant j’avais fait gaffe.
Je repars. Km 75, 2ème demi tour
pour entamer la seconde boucle. Et là, dans le rond point, énorme bruit de
pétard BOUUUM ! Encore crevé. Toujours la roue avant. Je suis au bord de
la crise de nerfs mais je reste concentré. Il y a plein de gens autour qui
m’aident et me réconfortent. La chambre a littéralement explosé sur une
couture. Je change la chambre en mettant ma seconde et dernière chambre de secours.
Maintenant je suis « à poil ». Plus de chambre. J’ai encore perdu 10
mn.
Je repars avec pour seul objectif d’atteindre
la tente technique afin de récupérer une chambre de rechange au cas où. J’y
arrive vers le km de 90. Je vois les gars et je leur dis : Joder, la madre que le pario. He pinchado
otra vez. Ma cago en la ostia (je préfère ne pas traduire…). Les mecs me
filent une chambre. Mais ils regardent mon pneu et me disent : mais tu es à plat ! Merde merde
merde merde merde merde ! 4ème crevaison ! C’est pas
possible… Là, les types de la tente technique sont super cools. Ils me
démontent ma roue, changent le fond de jante, me mettent carrément un pneu neuf
et une chambre neuve. Une fois le pneu à moitié monté, ils se rendent comptent
que ce n’est pas le bon. Ils démontent et m’en mettent un autre. Je reste
philosophe mais j’ai vraiment les boules.
Je finis par repartir avec une chambre de
rechange dans la poche. Plus que 90 km… Je les enquille sans difficultés mais
vraiment dégoûté. Ma course est en grande partie gâchée et j’ai peur tout le
long de crever à nouveau ou de casser ma chaine ou que sais-je encore. Pas très
serein. Quand on a la poisse… Au final, je fais 6h23. Environ 28 km/h de
moyenne. Si je n’avais pas crevé, j’aurais fait plus de 32 km/h de moyenne. Je
comptais faire 6h30 sans crevaison donc cela reste un bon temps mais j’aurais
pu faire 5h50 sans les crevaisons. Une demi-heure de moins. D’ailleurs, je fais
le 1028ème temps vélo. Pas terrible. J’arrive à l’aire de
transition. Je vois mes enfants avec le drapeau Barth France et c’est super
sympa. Je descends du vélo avec des jambes de feu. Pas un gramme de fatigue. Je
discute 5 minutes avec ma femme et les enfants. Je fais l’idiot pour les photos
et je pars dans la tente me changer pour la course à pied. Là, j’en suis sûr,
plus de crevaison. Mais un autre calvaire commence…
Course
à pied. 42,195 km. 4h30. La souffrance !
Je change de short et de haut. Je mets la
casquette Barth, mon porte bidon avec de l’eau et des gels et je change à nouveau
mes verres de lunettes pour des verres légèrement teintés. On est en milieu
d’après-midi et la nuit va tomber vite… Je suis en très grande forme. Malgré
mes 4 crevaisons et ma demie-heure de perdue, je suis encore dans les temps, si
je fais le marathon en un peu plus de 4 heures, pour faire moins de 12 heures
au global. J’y crois. Je pars à près de 12 km/h alors vite je me calme pour ne
pas me cramer. Retour à 11 km/h. Il y a 4 boucles à faire.
1ère boucle facile. Je suis bien. A
la fin de cette boucle, je m’arrête quelques minutes pour voir les enfants,
manger un gel discuter un peu. Puis je repars pour la 2ème boucle.
Et là, à partir du 15ème km, je vois que ça commence à être plus
dur. Pas de grosses douleurs mais les jambes répondent moins bien. Mon ventre
est OK mais je sens que c’est fragile. A partir de là, c’est un peu la descente
aux enfers. De plus en plus dur. De moins en moins de jus. J’essaie de boire
régulièrement mais pas trop. Je prends un gel à la fin de chaque tour histoire
de faire une pause avec les enfants. Je mange quelques quartiers d’orange aux
ravitaillements pour avoir une sensation de fraîcheur.
Fin du 2ème tour, ma femme constate
que je fais moins le malin et que je commence à accuser le coup. Plus que 22
kms. Facile… Alors au 3ème
tour vous n’imaginez pas… Je termine à l’arrache. Le soleil s’est couché. La
nuit est là. Je commence à avoir froid. J’ai l’impression qu’il ne reste plus
grand monde derrière moi. Et pourtant… Globalement j’ai couru presque tout le
temps mais à chaque ravito, j’en profite pour marcher. Je ne sais plus si je
dois boire et manger ou arrêter. J’ai toute ma tête mais on ne sait plus où le
corps en est. C’est très dur à gérer. Si je ne mange pas assez je risque
l’hypoglycémie. Si je mange trop je risque de vomir. Pareil pour l’eau. Malgré
tout, je crois que, globalement j’ai plutôt bien géré la course. Mais j’en peux
plus…
Mes espoirs de marathon en 4 heures se sont
envolés depuis longtemps. A posteriori et après en avoir discuté avec mon
coach, je paie en partie sur le marathon la fatigue nerveuse accumulée sur le
vélo à cause des crevaisons. Sans ça, j’aurais peut-être craqué au bout du 25ème
ou du 30ème km et pas avant. Mais je me suis accroché et à aucun
moment je n’ai songé abandonner. En revanche, je me dis que le Iron Man, c’est
vraiment un truc de ouf et que, une fois dans sa vie, ça suffit…
Finish
line. 12h20. La délivrance !
Arrive la fin du marathon. Je termine la 4ème
boucle et m’achemine vers la zone d’arrivée. Ma femme et mes enfants sont là.
Le moment que j’attendais avec émotion depuis si longtemps s’offre enfin à moi.
Je m’arrête pour récupérer ma femme et mes enfants afin de franchir avec eux et
le drapeau BARTH France la ligne d’arrivée. Tapis rouge, sono à fond et
applaudissements. C’est bon.
Mais c’est étrange. J’ai souvent eu les larmes
aux yeux pendant mes longues séances d’entraînement en pensant à ce moment là.
Mais vu l’état dans lequel je suis, je ne ressens pas la même émotion. Je suis
trop épuisé. C’est un peu frustrant. Je pensais pleurer comme un bébé mais même
pas. Je suis super content mais je ne ressens pas cette étreinte de bonheur et
de plénitude. Mais quelle fierté ! Une fois la ligne d’arrivée franchie,
les enfants ont droit à une belle médaille et moi aussi. Ca y est, j’ai la
médaille de finisher. Je suis un Iron Man !
L’intravéneuse
!
Petite photo pour Barth avec le drapeau et je
laisse ma famille pour aller vers la zone de ravitaillement réservée aux
coureurs. A peine rentré, vomissements. Je m’assieds. Pas bien. Les bénévoles
me demandent si j’ai besoin d’aide. Je comate 5 minutes puis je me lève
péniblement. J’arrive au ravito en titubant mais je n’ai envie de rien. Je
prends des sandwichs que je mets dans un sac plastique pour plus tard et je
sors de la zone rejoindre mes proches. Je suis mal. Je grelotte. J’ai mal au
cœur. Je m’assois. Les enfants flippent et ma femme un peu aussi. Elle
m’accompagne dans la tente où sont mes affaires et ma mère garde les enfants.
Là, je m’allonge. Couverture de survie + 2 couvertures chaudes. Je grelotte. Le
dernier train pour Barcelone est dans 30 minutes. Je ne vais jamais pouvoir le
prendre. Alors on appelle mon père rentré à Barcelone pour qu’il vienne me
chercher en voiture. Ma mère, ma femme et mes enfants partent prendre le train
et moi, je pars en chaise roulante à la tente des secours pour voir le médecin.
Rien de grave heureusement mais le médecin me dit qu’il va me faire une petite
perfusion de glucose et autres sels minéraux. Je reprends des forces, je mange
un sandwich et mon père finit par arriver. Je suis déjà mieux. Retour à
Barcelone.
Bilan
de la course et récupération
Au final, rien à dire. Je suis super content.
Mon objectif était de finir. Mon objectif secondaire était de faire moins de
13h00. Mon objectif inavouable était de faire moins de 12h00. Alors 12h20 avec
4 crevaisons, c’est vraiment pas mal.
Je garde quand même un fond d’amertume en
raison de mes 4 crevaisons et du marathon qui a été plus dur que prévu.
Le triathlon Challenge Barcelona Maresme est
très bien organisé. Rien à dire de ce point de vue. Mais j’ai trouvé que le
parcours n’avait vraiment rien d’enchanteur. Certes le vélo se fait le long de
la mer mais entre vous et la plage il y a une voie ferrée et de l’autre côté,
soit des zones industrielles, soit des villes sans intérêt, soit des hôtels
super moches construits dans les années 70 pour attirer un tourisme de masse.
Dommage car l’arrière pays lui est assez joli.
Quant aux ravitaillements, je les ai trouvés
vraiment très « cheap ». Au triathlon longue distance de l’Alpe
d’Huez cet été, il y avait des ravitaillements avec du jambon, du pain, du
fromage, des fruits… Là, on n’avait droit qu’à des barres, des gels, de l’eau
et de la boisson isotonique parfois sur-dosée. Il y a même eu un ravitaillement
où ils n’avaient plus d’eau. Ca craint.
Le parcours est moche mais il est facile car
tout plat. Pour celles et ceux qui veulent se lancer pour la 1ère
fois dans l’aventure, c’est pas mal.
Question récupération, nickel ! Un peu
mal aux jambes et aux abdos le lendemain et le sur lendemain mais 3 jours
après, plus rien. Nada. En pleine forme. Aucune douleur musculaire, pas de
courbatures et même pas de fatigue générale. Je suis surpris. L’entraînement
intensif, ça sert aussi à favoriser la récupération. Mais je suis prudent. Pas
de sport pendant 15 jours pour éviter tout risque de fracture fatigue.
Maintenant, la question qui tue. Vais-je
refaire un Iron Man ? Quand j’étais sur le marathon, je me suis dit que
c’était la dernière fois. Une fois la ligne d’arrivée franchie, pareil. Mais en
général, 10 minutes après l’arrivée, on pense au prochain. Là, comment dire… 10
jours après l’épreuve, j’hésite encore mais je suis moins catégorique (ma
femme, elle, l’est beaucoup plus !). Je n’imagine pas refaire un Iron Man
à court ou moyen terme mais mes potes de Barth commencent à me mettre la
pression. En août 2013, Embrun fêtera ses 30 ans. Et Embrun, c’est quand même
mythique. Un des triathlons longue distance les plus durs du monde (dans les
Alpes). Barcelone à côté, c’est de la rigolade. J’hésite…
Une
aventure familiale
S’engager dans une telle épreuve, c’est une
aventure familiale. Heureusement que je cherchais du boulot et que je pouvais
caser mes entraînements en journée. Cela me permettait de m’occuper des
enfants, surtout avec ma business woman de femme qui voyageait aux 4 coins du
monde. Alors un grand merci à mes enfants qui se sont bien prêtés au jeu, qui
ont été très tolérants et compréhensifs. Franchement, ils ont été supers et le
triathlon n’a plus de secret pour eux. D’ailleurs, Augustin 5 ans et Adèle 7
ans sont inscrits depuis cette année au Stade Français triathlon. Ils y vont
tous les mercredis et sont enchantés. Louise 10 ans fait la rebelle et n’a pas souhaité s’inscrire.
Quant à Laure-Marine, ma femme, elle a été super.
Elle m’a laissé m’entraîner autant que je voulais. Elle ne m’a jamais fait de
reproches ou de réflexions et ça, ça n’a pas de prix. Certes, j’aurais aimé qu’elle
me soutienne un peu plus ou qu’elle s’enthousiasme un tant soit peu. Mais il ne
faut pas trop demander non plus. Mon Iron, elle n’en avait juste rien à faire
et elle n’a pas cherché à faire semblant. Mais le fait qu’elle me laisse m’entraîner librement a été très important.
Mille mercis et un énorme bisou.
Voilà, c’est fini. Ca vous tente ?
Merci beaucoup d'avoir partager votre programme d'entrainement. Bon courage pour la suite et ne lachez rien !!!
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