jeudi 30 août 2012

Looking for THE job. Chronique d’une recherche d’emploi.


Ci-dessous, le récit de ma recherche d’emploi du 1er semestre 2012 pour un poste de Directeur de la communication.

Quel est l’état du marché ?

Franchement, le marché est assez pourri. Tout le monde a peur alors les gens hésitent avant de bouger. Résultat, il y a assez peu de postes, tant sur le marché ouvert que sur le marché caché. J’ai par exemple
répondu à plusieurs reprises à de rares annonces qui ont débouché sur un rendez-vous mais où nous avions été plus de 400 à répondre. Cela m’a beaucoup rassuré sur la pertinence de mon profil, de mon parcours et de mes compétences mais c’est quand même flippant… Un conseil à celles et  ceux qui veulent bouger : restez au chaud et attendez d’avoir une vraie opportunité avant de quitter votre boite.

Du coup, vu le contexte, ma recherche a été finalement assez rapide. J’ai quitté Lyonnaise des Eaux en fin d’année 2011, j’ai consacré les premiers mois de 2012 à mon bilan de compétence et à une formation sur le marketing sportif à l’ESSEC pour véritablement commencer à chercher et à entamer une démarche réseau en mars. Avec une réponse ferme mi-juillet, ce qui est plutôt pas mal (en gros 6 mois). Il n’en demeure pas moins que, pendant toute cette période, le temps paraît très long. Ce qui est le plus déstabilisant, c’est de voir à quelle vitesse des opportunités surgissent, se concrétisent et tout à coup, pour mille raisons différentes, partent en fumée. Quand par exemple on a 4 pistes solides sur lesquelles on a investi pendant plusieurs mois ou semaines, et que 3 d’entre elles partent en fumée le même jour, il y a de quoi se décourager et on se dit qu’il faut tout reprendre à zéro… La recherche de boulot, c’est la gestion du temps et l’optimisation dans l’allocation des ressources que l’on y consacre. Le marathon et le triathlon m’auront donc été utiles.

Le meilleur exemple est le suivant. J’ai directement approché le DG d’une grosse entreprise (plus de 12 000 personnes) dans le secteur de l’environnement en lui adressant une note de réflexion stratégique sur son marché. Pas de nouvelles pendant assez longtemps puis il me recontacte en me disant qu’il est très intéressé par ce que j’ai écrit, mon constat, mes recommandations etc. On finit par se voir à plusieurs reprises et il me propose de devenir Directeur de la communication de l’entreprise. Le rêve ! Il me demande avant de déjeuner avec deux personnes du Comité de Direction car il veut que la décision soit collégiale. Le déjeuner a lieu, je ne lèche pas mon couteau, je ne mets pas les pieds sur la table bref, j’assure à max ! Après le déjeuner, plus de nouvelles. Je relance, je relance encore et je finis par avoir l’une des deux personnes avec qui j’avais déjeuné qui me dit qu’elle n’a aucun doute sur mes compétences, ma motivation etc mais que mon profil, plutôt entreprenant, assez « cash » et avec une vraie volonté de transformation, ne cadre pas avec ce qu’est en train de vivre la boite pour le moment (c’est vrai que la situation était assez tendue et complexe). Du coup, tout s’effondre. Ca a vraiment été très dur. Ce job, je l’ai voulu, j’y ai cru mais je l’ai pas eu. Rien n’est jamais acquis. Une bonne leçon… Et on recommence à zéro. C’était fin avril et franchement, j’étais tellement focalisé sur cette piste que je n’en n’ai pas exploré d’autres pendant cette période. Toujours courir plusieurs lièvres à la fois… Je conserve tout de même un très bon souvenir de mes entretiens avec les différentes personnes de l’entreprise en question et le DG est un type vraiment très bien. On se recroisera peut-être dans quelques années.


Et le sport dans tout ça ?

Le sport, c’est un peu un piège. A la fois indispensable à mon équilibre mais en même temps très chronophage. Quand la réponse négative au job mentionné plus haut est tombée fin avril, j’étais en plein stage triathlon. Comme je n’avais aucune autre piste et que j’étais un peu abattu, je me suis dit « est-ce que j’en profite pour préparer le Iron Man de Nice fin juin » ? Finalement, j’ai décidé de ne pas le préparer. Ce genre d’épreuve (3,8 km de natation + 180 km de Vélo + 1 marathon) requiert un tel niveau d’engagement, d’entraînement, de préparation et de concentration que je me suis dit que, le préparer pendant les mois d’avril, mai et juin n’était pas une bonne idée car cette période est décisive pour la recherche d’emploi. C’est à cette époque que se décident les postes de la rentrée et j’ai préféré donner la priorité à ma recherche. Logique. Par ailleurs, je me suis dit que préparer un Iron Man après la réponse négative que j’avais reçue était un peu une fuite en avant, une échappatoire, un palliatif. Et je ne voulais pas faire un Iron Man pour oublier cet échec. Il aurait eu un goût amer. Je me suis dit, si je fais un Iron, je veux le faire alors que je bosse, avec une grosse motivation et un moral de vainqueur, même si c’est très difficile en termes de planning (il faut quand même arriver à placer les 12 à 15 heures d’entraînement hebdomadaires…).

Mi-juin, j’ai radicalement changé de point de vue. J’avais 4 pistes solides en cours et je me suis dit que l’une d’entre elles allait sûrement déboucher. Je voyais les vacances approcher et donc les opportunités se raréfier. J’en avais aussi vraiment mare de ne faire que chercher du boulot. Besoin de me changer les idées. Alors je me suis dit, allez go ! Je prépare le Iron Man de Barcelone le 30 septembre et je fais le triathlon longue distance de l’Alpe d’Huez fin juillet. C’est important, quand on cherche du boulot, d’avoir d’autres objectifs et un motif de fierté ou de satisfaction personnelle. C’est un très bon moyen d’être plus zen, de prendre de la distance par rapport à sa situation personnelle, d’être plus détendu et confiant en entretien, de susciter l’admiration de vos interlocuteurs (en entretien réseau comme en recrutement) et d’être autre chose qu’un chômeur. Le regard des recruteurs change radicalement. Et ça n’a pas raté. Peu de temps après avoir entamé ma préparation de 3 mois, la réponse positive que j’attendais est tombée. Yes ! Killer Berthier.

Du coup, j’ai passé un été à faire du sport à très haute dose. Plus de recherche d’emploi (j’ai trouvé), que des entraînements. Alors oui c’est un peu bourrin, surtout en ce moment où je profite de mes derniers jours de disponible pour mettre le paquet, avec des semaines culminant à 22h00 d’entraînement. Je suis mort ! Quant à ma famille, elle sature car c’est bien connu, un Iron Man est une aventure familiale… Mais ils sont bien sympas et me laissent me consacrer à ce projet sans reproches. J’espère qu’ils seront fiers sur la ligne d’arrivée.


La Fondation Arc pour la recherche sur le cancer

J’ai été contacté en mai par Luc Meuret, patron du cabinet de recrutement Your Voice, spécialisé dans le secteur non marchand, pour le poste de Directeur de la communication de la Fondation ARC. Au début, je n’étais pas hyper enthousiaste. Mais comme je suis un garçon sérieux, j’ai décidé de poursuivre. Et le cabinet m’a demandé de travailler un peu en réfléchissant et en écrivant une note. Ca a été pour moi un bon moyen de rentrer dans le poste et de m’y intéresser. Ma motivation a crû et je me suis projeté. Le fait d’avoir été retenu pour la prochaine étape, d’avoir rencontré la très dynamique et entreprenante Axelle Davezac, la DG de la Fondation et étape ultime (avec à chaque fois moins de candidats) le Président Jacques Raynaud, ont achevé de me convaincre.

J’ai pu mesurer l’intérêt du poste qui couvre tous les champs de la communication institutionnelle : marque, publicité, plans médias, édition, événements, partenariats, affaires publiques, relations presse, communication interne… et qui compte une équipe de près de 10 personnes que je devrai manager. J’ai également apprécié la grande qualité du management. Ce qui est aussi très motivant, c’est le contexte et le récent passage de l’association en Fondation. Encore très marquée par le scandale Crozemarie, la Fondation a fait un énorme travail de rénovation. Elle a intelligemment su placer la crise qu’elle avait vécue au cœur de son processus de refondation de manière à devenir exemplaire et d’une transparence absolue. Enfin, le secteur sur lequel opère la Fondation est captivant : la recherche sur le cancer. Une vraie mission d’intérêt général qui permet de concilier engagement professionnel et citoyen dans le secteur non marchand.

Bref, ça promet et je suis gonflé à bloc. En plus, la DG m’a même proposé de prendre mes mercredis matin pour finaliser ma préparation Iron Man en septembre. Que demande le peuple ? maintenant, Y’a plus qu’à…


Pour info, voici le mail que j’avais envoyé en février à tout mon réseau au début de ma recherche.

De :  Xavier BRUNSCHVICG <xavier.brunschvicg@gmail.com>
Objet : Looking for THE job !
Date : 10 février 2012 12:55:35 HNEC

Cher(e)s ami(e)s,
Cher(e)s anciens collègues ou partenaires,
Cher(e)s partenaires d’entraînement,
Cher(e)s toutes et tous qui constituez de fait, de près ou de loin, mon réseau, bonjour !

Pour celles et ceux qui n’étaient pas au courant, je viens de quitter Lyonnaise des Eaux dont j’étais depuis 4 ans responsable de la communication externe et des relations publiques. Nouvelle boss avec laquelle « ça l’a pas fait », des missions progressivement transférées à l’étage du dessus (SUEZ Environnement), une nouvelle organisation dans laquelle je ne me retrouvais plus… j’ai préféré négocier un beau départ vers de nouvelles aventures plutôt que de rester passif à contempler mon inactivité. Vous me connaissez…

J’entame par conséquent une « démarche réseau » qui me donne l’occasion de prendre ou de reprendre contact avec chacun(e) d’entre vous. Le principe du réseau, c’est l’échange, donner pour recevoir… Je n’hésiterai par conséquent pas à partager avec vous mes contacts, mon expertise ou mes idées, pour peu bien sûr que vous me disiez où vous en êtes. De votre côté, votre mission, si vous l’acceptez, est de faire massivement circuler mon CV à vos contacts et/ou de me donner les coordonnées de personnes dont vous jugez qu’il pourrait être utile que je les rencontre. Ne soyez surtout pas sélectifs et ne croyez pas devoir vous limiter à des Dir com° ou à des DG. Ne croyez pas non plus devoir attendre d’entendre parler d’un job à pourvoir. C’est en amont que tout se joue.

Mes recherches s’orientent vers 3 directions :

1. Directeur ou responsable (selon la taille de la structure) de la com° d’une boite / assoce / administration / fédération professionnelle agile et innovante, en phase de repositionnement ou de croissance, si possible active dans le débat public et/ou attaquée en raison de son activité (nucléaire, OGM, gestion de l’eau, armement, clopes, fast food…). Une entreprise où l’on recherche des personnes capables de prendre des initiatives et de faire preuve d’un haut degré d’engagement.

2. Directeur conseil au sein d’une agence / cabinet de communication institutionnelle orienté « affaires publiques ». Conseiller et accompagner des entreprises / administrations / associations dans la définition et la formalisation de leur positionnement en matière de communication, déployer des stratégies d’influence et de relations publiques, décoder un environnement complexe, nouer des relations avec les parties-prenantes, intervenir en situation de crise… Bref, monter au front sur des sujets sensibles et instaurer un peu de complexité dans des débats que beaucoup s’efforcent, par paresse intellectuelle ou conformisme idéologique, de simplifier à l’extrême. On retrouve le militant…

3. Responsable partenariat / marketing sportif au sein d’une entreprise. J’ai pu mesurer au sein de Lyonnaise des Eaux le potentiel extraordinaire que représente le sport (en l’occurrence le triathlon) dans le cadre d’une stratégie de communication institutionnelle et la place qu’il est en droit de revendiquer en tant que pilier à part entière de la Responsabilité Sociale des Entreprises. Bref, ne pas réduire le sport à sa seule dimension performative et « bourrin » mais l’intégrer dans une stratégie plus globale de développement durable et de RSE. Peu de chances que je trouve un boulot là dedans mais je suis à la recherche de contacts pour échanger sur ces questions.

Alors pour que les choses soient plus simples, je vous ai préparé un petit message à envoyer à vos contacts (en n’oubliant pas le CV en PJ).
« Bonjour XXXX,
J’espère que tu vas bien. Je te fais passer en PJ le CV d’un ami qui recherche un poste de Directeur / responsable de la communication ou de Directeur conseil dans une agence de relations publiques. Diplômé de Sciences Po et d’un DESS Marketing, il a été Directeur de la communication de Sciences Po et responsable de la com° externe et des relations publiques de Lyonnaise des Eaux (SUEZ Environnement). Il a aussi travaillé dans différentes agences de communication institutionnelle.
Ultra-dynamique, sportif et intello en même temps, il a plein d’idées. Si tu pouvais le recevoir pour un « entretien réseau » et lui donner des noms de personnes à rencontrer de ta part, ce serait vraiment sympa. Je te joins son CV.
Merci d’avance. »

Sinon, sur le plan plus personnel, ça boume. Laure-Marine est toujours chez Lafarge mais a changé de poste. Elle est maintenant « VP Learning and Development » aux RH du corporate et se charge de pas mal de projets de transformation. Elle cartonne toujours autant. La très grande classe… Quant à Louise, Adèle et Augustin ils pètent le feu. Je ne vous donne pas de nouvelles du chien parce que faut quand même pas déconner… Ma saison sportive 2012 va être marquée par mes débuts dans le trail (Eco Trail de Paris 50 km en mars) et mes débuts dans le triathlon longue distance (Alpe d’Huez en juillet, half Iron Man d’Aix en septembre). Un petit marathon ou deux pour la forme (Paris en avril et peut-être New York en novembre) mais sans objectif de temps (je ne descendrai pas sous les 3h15’06). Si je survis et que ma femme reste compréhensive, je tenterai peut-être un Iron Man en 2013. J’entame également une formation à l’ESSEC sur le « Marketing sportif international ». 1ère session d’une semaine à Londres dans 10 jours. Question boulot, j’ai pas mal de contacts, quelques pistes… Mais tout est très volatil et je n’ai pas envie de prendre n’importe quoi. Je recherche THE job.

Assez dispo en ce moment, n’hésitez pas à me donner de vos nouvelles. A très bientôt et merci d’avance.

Xavier Brunschvicg
Tél. : 06 72 07 45 80

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