Ci-dessous, le récit de ma recherche d’emploi du 1er
semestre 2012 pour un poste de Directeur de la communication.
Quel est l’état du
marché ?
Franchement, le marché est assez pourri. Tout le monde a
peur alors les gens hésitent avant de bouger. Résultat, il y a assez peu de
postes, tant sur le marché ouvert que sur le marché caché. J’ai par exemple
répondu à plusieurs reprises à de rares annonces qui ont débouché sur un
rendez-vous mais où nous avions été plus de 400 à répondre. Cela m’a beaucoup
rassuré sur la pertinence de mon profil, de mon parcours et de mes compétences
mais c’est quand même flippant… Un conseil à celles et ceux qui veulent bouger : restez au
chaud et attendez d’avoir une vraie opportunité avant de quitter votre boite.
Du coup, vu le contexte, ma recherche a été finalement assez
rapide. J’ai quitté Lyonnaise des Eaux en fin d’année 2011, j’ai consacré les
premiers mois de 2012 à mon bilan de compétence et à une formation sur le
marketing sportif à l’ESSEC pour véritablement commencer à chercher et à
entamer une démarche réseau en mars. Avec une réponse ferme mi-juillet, ce qui
est plutôt pas mal (en gros 6 mois). Il n’en demeure pas moins que, pendant
toute cette période, le temps paraît très long. Ce qui est le plus
déstabilisant, c’est de voir à quelle vitesse des opportunités surgissent, se
concrétisent et tout à coup, pour mille raisons différentes, partent en fumée. Quand
par exemple on a 4 pistes solides sur lesquelles on a investi pendant plusieurs
mois ou semaines, et que 3 d’entre elles partent en fumée le même jour, il y a
de quoi se décourager et on se dit qu’il faut tout reprendre à zéro… La
recherche de boulot, c’est la gestion du temps et l’optimisation dans
l’allocation des ressources que l’on y consacre. Le marathon et le triathlon
m’auront donc été utiles.
Le meilleur exemple est le suivant. J’ai directement
approché le DG d’une grosse entreprise (plus de 12 000 personnes) dans le
secteur de l’environnement en lui adressant une note de réflexion stratégique
sur son marché. Pas de nouvelles pendant assez longtemps puis il me recontacte
en me disant qu’il est très intéressé par ce que j’ai écrit, mon constat, mes
recommandations etc. On finit par se voir à plusieurs reprises et il me propose
de devenir Directeur de la communication de l’entreprise. Le rêve ! Il me
demande avant de déjeuner avec deux personnes du Comité de Direction car il
veut que la décision soit collégiale. Le déjeuner a lieu, je ne lèche pas mon
couteau, je ne mets pas les pieds sur la table bref, j’assure à max !
Après le déjeuner, plus de nouvelles. Je relance, je relance encore et je finis
par avoir l’une des deux personnes avec qui j’avais déjeuné qui me dit qu’elle
n’a aucun doute sur mes compétences, ma motivation etc mais que mon profil,
plutôt entreprenant, assez « cash » et avec une vraie volonté de
transformation, ne cadre pas avec ce qu’est en train de vivre la boite pour le
moment (c’est vrai que la situation était assez tendue et complexe). Du coup,
tout s’effondre. Ca a vraiment été très dur. Ce job, je l’ai voulu, j’y ai cru
mais je l’ai pas eu. Rien n’est jamais acquis. Une bonne leçon… Et on
recommence à zéro. C’était fin avril et franchement, j’étais tellement focalisé
sur cette piste que je n’en n’ai pas exploré d’autres pendant cette période.
Toujours courir plusieurs lièvres à la fois… Je conserve tout de même un très
bon souvenir de mes entretiens avec les différentes personnes de l’entreprise
en question et le DG est un type vraiment très bien. On se recroisera peut-être
dans quelques années.
Et le sport dans
tout ça ?
Le sport, c’est un peu un piège. A la fois indispensable à
mon équilibre mais en même temps très chronophage. Quand la réponse négative au
job mentionné plus haut est tombée fin avril, j’étais en plein stage triathlon.
Comme je n’avais aucune autre piste et que j’étais un peu abattu, je me suis
dit « est-ce que j’en profite pour préparer le Iron Man de Nice fin
juin » ? Finalement, j’ai décidé de ne pas le préparer. Ce genre
d’épreuve (3,8 km de natation + 180 km de Vélo + 1 marathon) requiert un tel
niveau d’engagement, d’entraînement, de préparation et de concentration que je
me suis dit que, le préparer pendant les mois d’avril, mai et juin n’était pas
une bonne idée car cette période est décisive pour la recherche d’emploi. C’est
à cette époque que se décident les postes de la rentrée et j’ai préféré donner
la priorité à ma recherche. Logique. Par ailleurs, je me suis dit que préparer
un Iron Man après la réponse négative que j’avais reçue était un peu une fuite
en avant, une échappatoire, un palliatif. Et je ne voulais pas faire un Iron
Man pour oublier cet échec. Il aurait eu un goût amer. Je me suis dit, si je
fais un Iron, je veux le faire alors que je bosse, avec une grosse motivation
et un moral de vainqueur, même si c’est très difficile en termes de planning
(il faut quand même arriver à placer les 12 à 15 heures d’entraînement
hebdomadaires…).
Mi-juin, j’ai radicalement changé de point de vue. J’avais 4
pistes solides en cours et je me suis dit que l’une d’entre elles allait
sûrement déboucher. Je voyais les vacances approcher et donc les opportunités
se raréfier. J’en avais aussi vraiment mare de ne faire que chercher du boulot.
Besoin de me changer les idées. Alors je me suis dit, allez go ! Je
prépare le Iron
Man de Barcelone le 30 septembre et je fais le triathlon longue distance de
l’Alpe d’Huez fin juillet.
C’est important, quand on cherche du boulot, d’avoir d’autres objectifs et un
motif de fierté ou de satisfaction personnelle. C’est un très bon moyen d’être
plus zen, de prendre de la distance par rapport à sa situation personnelle, d’être
plus détendu et confiant en entretien, de susciter l’admiration de vos
interlocuteurs (en entretien réseau comme en recrutement) et d’être autre chose
qu’un chômeur. Le regard des recruteurs change radicalement. Et ça n’a pas
raté. Peu de temps après avoir entamé ma préparation de 3 mois, la réponse
positive que j’attendais est tombée. Yes ! Killer Berthier.
Du coup, j’ai passé un été à faire du sport à très haute
dose. Plus de recherche d’emploi (j’ai trouvé), que des entraînements. Alors
oui c’est un peu bourrin, surtout en ce moment où je profite de mes derniers
jours de disponible pour mettre le paquet, avec des semaines culminant à 22h00
d’entraînement. Je suis mort ! Quant à ma famille, elle sature car c’est
bien connu, un Iron Man est une aventure familiale… Mais ils sont bien sympas
et me laissent me consacrer à ce projet sans reproches. J’espère qu’ils seront
fiers sur la ligne d’arrivée.
La Fondation Arc pour la recherche sur le
cancer
J’ai été contacté en mai par Luc Meuret, patron du cabinet
de recrutement Your Voice, spécialisé dans le secteur non marchand, pour le
poste de Directeur de la communication de la Fondation ARC. Au début, je
n’étais pas hyper enthousiaste. Mais comme je suis un garçon sérieux, j’ai
décidé de poursuivre. Et le cabinet m’a demandé de travailler un peu en
réfléchissant et en écrivant une note. Ca a été pour moi un bon moyen de
rentrer dans le poste et de m’y intéresser. Ma motivation a crû et je me suis
projeté. Le fait d’avoir été retenu pour la prochaine étape, d’avoir rencontré
la très dynamique et entreprenante Axelle Davezac, la DG de la Fondation et
étape ultime (avec à chaque fois moins de candidats) le Président Jacques
Raynaud, ont achevé de me convaincre.
J’ai pu mesurer l’intérêt du poste qui couvre tous les
champs de la communication institutionnelle : marque, publicité, plans
médias, édition, événements, partenariats, affaires publiques, relations
presse, communication interne… et qui compte une équipe de près de 10 personnes
que je devrai manager. J’ai également apprécié la grande qualité du management.
Ce qui est aussi très motivant, c’est le contexte et le récent passage de
l’association en Fondation. Encore très marquée par le scandale Crozemarie, la
Fondation a fait un énorme travail de rénovation. Elle a intelligemment su
placer la crise qu’elle avait vécue au cœur de son processus de refondation de
manière à devenir exemplaire et d’une transparence absolue. Enfin, le secteur
sur lequel opère la Fondation est captivant : la recherche sur le cancer.
Une vraie mission d’intérêt général qui permet de concilier engagement
professionnel et citoyen dans le secteur non marchand.
Bref, ça promet et je suis gonflé à bloc. En plus, la DG m’a
même proposé de prendre mes mercredis matin pour finaliser ma préparation Iron
Man en septembre. Que demande le peuple ? maintenant, Y’a plus qu’à…
Pour info, voici le mail que j’avais envoyé en février à
tout mon réseau au début de ma recherche.
De : Xavier
BRUNSCHVICG <xavier.brunschvicg@gmail.com>
Objet : Looking
for THE job !
Date : 10 février 2012 12:55:35 HNEC
Cher(e)s ami(e)s,
Cher(e)s anciens collègues ou partenaires,
Cher(e)s partenaires d’entraînement,
Cher(e)s toutes et tous qui constituez de fait, de près ou de loin,
mon réseau, bonjour !
Pour celles et ceux qui n’étaient pas au courant, je viens de
quitter Lyonnaise des Eaux dont j’étais depuis 4 ans responsable de la
communication externe et des relations publiques. Nouvelle boss avec laquelle
« ça l’a pas fait », des missions progressivement transférées à
l’étage du dessus (SUEZ Environnement), une nouvelle organisation dans laquelle
je ne me retrouvais plus… j’ai préféré négocier un beau départ vers de
nouvelles aventures plutôt que de rester passif à contempler mon inactivité.
Vous me connaissez…
J’entame par conséquent une « démarche réseau » qui me
donne l’occasion de prendre ou de reprendre contact avec chacun(e) d’entre
vous. Le principe du réseau, c’est l’échange, donner pour recevoir… Je
n’hésiterai par conséquent pas à partager avec vous mes contacts, mon expertise
ou mes idées, pour peu bien sûr que vous me disiez où vous en êtes. De votre
côté, votre mission, si vous l’acceptez, est de faire massivement circuler mon
CV à vos contacts et/ou de me donner les coordonnées de personnes dont vous
jugez qu’il pourrait être utile que je les rencontre. Ne soyez surtout pas
sélectifs et ne croyez pas devoir vous limiter à des Dir com° ou à des DG. Ne
croyez pas non plus devoir attendre d’entendre parler d’un job à pourvoir.
C’est en amont que tout se joue.
Mes recherches s’orientent vers 3 directions :
1. Directeur ou responsable (selon la taille de la structure) de la
com° d’une
boite / assoce / administration / fédération professionnelle agile et
innovante, en phase de repositionnement ou de croissance, si possible active
dans le débat public et/ou attaquée en raison de son activité (nucléaire, OGM,
gestion de l’eau, armement, clopes, fast food…). Une entreprise où l’on
recherche des personnes capables de prendre des initiatives et de faire preuve
d’un haut degré d’engagement.
2. Directeur conseil au sein d’une agence / cabinet de communication
institutionnelle orienté « affaires publiques ». Conseiller
et accompagner des entreprises / administrations / associations dans la
définition et la formalisation de leur positionnement en matière de
communication, déployer des stratégies d’influence et de relations publiques,
décoder un environnement complexe, nouer des relations avec les
parties-prenantes, intervenir en situation de crise… Bref, monter au front sur
des sujets sensibles et instaurer un peu de complexité dans des débats que
beaucoup s’efforcent, par paresse intellectuelle ou conformisme idéologique, de
simplifier à l’extrême. On retrouve le militant…
3. Responsable partenariat / marketing sportif au sein d’une
entreprise. J’ai pu mesurer au sein de Lyonnaise des Eaux le potentiel
extraordinaire que représente le sport (en l’occurrence le triathlon) dans le
cadre d’une stratégie de communication institutionnelle et la place qu’il est
en droit de revendiquer en tant que pilier à part entière de la Responsabilité
Sociale des Entreprises. Bref, ne pas réduire le sport à sa seule dimension
performative et « bourrin » mais l’intégrer dans une stratégie plus
globale de développement durable et de RSE. Peu de chances que je trouve un
boulot là dedans mais je suis à la recherche de contacts pour échanger sur ces
questions.
Alors pour que les choses soient plus simples, je vous ai préparé un
petit message à envoyer à vos contacts (en n’oubliant pas le CV en PJ).
« Bonjour XXXX,
J’espère que tu vas bien. Je te fais passer en PJ le CV d’un ami qui
recherche un poste de Directeur / responsable de la communication ou de
Directeur conseil dans une agence de relations publiques. Diplômé de Sciences
Po et d’un DESS Marketing, il a été Directeur de la communication de Sciences
Po et responsable de la com° externe et des relations publiques de Lyonnaise
des Eaux (SUEZ Environnement). Il a aussi travaillé dans différentes agences de
communication institutionnelle.
Ultra-dynamique, sportif et intello en même temps, il a plein
d’idées. Si tu pouvais le recevoir pour un « entretien réseau » et
lui donner des noms de personnes à rencontrer de ta part, ce serait vraiment
sympa. Je te joins son CV.
Merci d’avance. »
Sinon, sur le plan plus personnel, ça boume. Laure-Marine est
toujours chez Lafarge mais a changé de poste. Elle est maintenant « VP
Learning and Development » aux RH du corporate et se charge de pas mal de
projets de transformation. Elle cartonne toujours autant. La très grande
classe… Quant à Louise, Adèle et Augustin ils pètent le feu. Je ne vous donne
pas de nouvelles du chien parce que faut quand même pas déconner… Ma saison
sportive 2012 va être marquée par mes débuts dans le trail (Eco Trail de Paris
50 km en mars) et mes débuts dans le triathlon longue distance (Alpe d’Huez en
juillet, half Iron Man d’Aix en septembre). Un petit marathon ou deux pour la
forme (Paris en avril et peut-être New York en novembre) mais sans objectif de
temps (je ne descendrai pas sous les 3h15’06). Si je survis et que ma femme
reste compréhensive, je tenterai peut-être un Iron Man en 2013. J’entame
également une formation à l’ESSEC sur le « Marketing sportif
international ». 1ère session
d’une semaine à Londres dans 10 jours. Question boulot, j’ai pas mal de
contacts, quelques pistes… Mais tout est très volatil et je n’ai pas envie de
prendre n’importe quoi. Je recherche THE job.
Assez dispo en ce moment, n’hésitez pas à me donner de vos
nouvelles. A très bientôt et merci d’avance.
Xavier Brunschvicg
Tél. : 06 72 07 45 80
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