jeudi 6 juillet 2017

Elections législatives 2017 et investiture En Marche : dégoûté, frustré mais toujours motivé pour la suite !



BREAKING NEWS ! Quelques heures après avoir publié cet article, je me suis fait virer d'En Marche. La grande purge a commencé ! C'est un triple défi qui attend En Marche : acquérir une culture démocratique, accepter la contradiction et ne pas se dessaisir de son sens critique. Pas gagné...



Je vous propose ci-dessous une immersion dans les coulisses des investitures, les petits jeux de pouvoir et les combines électorales...


Les élections législatives ont en effet constitué un véritable séisme politique. Dans ma circonscription (7ème circo des Hauts de Seine) qui réunit les villes de Rueil, Garches et Saint-Cloud, la droite y est indéboulonnable. La seule question qui se pose pour elle est de savoir si elle va passer dès le 1er tour ou si elle va devoir attendre le second en raison de listes dissidentes à droite.

Et bien figurez-vous que le candidat En Marche Jacques Marilossian y a réalisé un score de 48,5% au 1er tour et qu'il l'a emporté au second avec 58% des voix ! Alors je devrais être content puisque moi, le militant de gauche, j'ai rejoint Macron dès l'année dernière et fait campagne pour lui dès le 1er tour. Et ben je dois vous avouer que c'est un peu plus compliqué que ça. 



Qui est Jacques Marilossian, notre nouveau député ? 

Je connais bien Jacques puisqu'il est comme moi au PS à Saint-Cloud depuis de nombreuses années. C'est un type très bien, intelligent, diplômé de Sciences Po, charpenté intellectuellement, structuré, avec de vraies convictions politiques sur le fond d'ailleurs très proches des miennes. Engagé dans les réseaux ségolénistes depuis avant 2007, c'est un vieux routard de la politique même s'il n'a jamais exercé de mandat autre que Conseiller Municipal entre 2012 et 2014. Pas précisément une personne de la "société civile" (au sens non engagé en politique) contrairement à la manière dont il a été présenté par En Marche...

Jacques a une manière radicalement différente de la mienne de faire de la politique. Moi je la conçois comme un hobby et comme une mission d'intérêt général complètement désintéressée. Je n'ai jamais eu de plan de carrière et j'ai toujours privilégié ma vie professionnelle car elle constitue pour moi la meilleure garantie d'indépendance intellectuelle et matérielle. C'est parce que j'ai un vrai métier que je peux dire "merde" à tout moment. Jacques n'est pas non plus un professionnel de la politique et en ce sens nous sommes assez proches. Mais autant je suis un "basiste" (de la base) qui colle des affiches, distribue des tracts et passe du temps avec les militants, autant Jacques est davantage investi dans les appareils, les luttes de tendance, les négo° et l'envie d'obtenir un poste haut placé. En ce qui me concerne, si j'avais voulu faire carrière en politique, il y a longtemps que j'aurais déménagé pour me trouver un territoire plus accueillant politiquement...

C'est sans doute la raison pour laquelle, quand Jacques Marilossian s'est présenté en 2008 face à Alain Montet pour prendre la tête de la liste de gauche aux municipales à Saint-Cloud, il s'est pris une énorme claque. Idem quand il s'est présenté face à moi pour devenir le Secrétaire de la section PS de Saint-Cloud. Il a fait moins de 10% auprès des militants et moi plus de 90% ! Même score en 2014 quand il a voulu se présenter contre moi pour prendre la tête de la liste de gauche aux municipales.

Et on ne peut pas dire que Jacques soit un bon joueur... Quand j'ai dû déposer la liste pour les municipales, il me manquait un nom... Trouver 35 noms de gauche pour déposer une liste dans une ville comme Saint-Cloud, ce n'est pas facile ! J'avais alors appelé Jacques à plusieurs reprises pour lui demander de figurer sur la liste. Malgré de nombreux messages désespérés (on était à un ou deux jours de la date limite de dépôt de la liste), il ne m'a jamais rappelé, mettant ainsi en danger l'existence même d'une liste de gauche aux municipales, alors qu'il prétendait la diriger quelque semaines plus tôt... J'avoue ne jamais lui avoir pardonné cet épisode.

Bref, face à des militants et à la loyale, Jacques est incapable de gagner une élection car, malgré ses qualités qui, une fois de plus, sont indéniables, il ne "passe pas". Y'a des types comme ça qui ne sont pas populaires, que les militants n'aiment pas parce que trop calculateur, arrogant, donneur de leçons. On a même eu des camarades qui ont menacé de quitter le PS si jamais Jacques était désigné. Alors comment a-t-il réussi à décrocher son investiture "En Marche" et à être élu député ?

Investitures En Marche : un déni de démocratie !

Militant PS quoi que extrêmement critique face au PS, j'ai présenté ma candidature à l'investiture PS au sein de la circonscription. C'était en novembre 2016. A l'époque, je roulais déjà pour En Marche mais j'avais appelé un proche de Macron qui m'avait dit de maintenir ma candidature au sein du PS car, à l'époque, En Marche ne prévoyait pas d'avoir des candidats dans les 577 circonscriptions de France. Ils prévoyaient plutôt d'avoir quelques candidats dans des circonscriptions gagnables mais également de "labelliser" / "tamponner" des candidats de gauche et de droite avec l'étiquette "soutenu par Macron" dans des territoires plus difficiles.

Puis, changement de stratégie et En Marche décide d'investir des candidats partout en France. Les candidats doivent déposer leur candidature sur internet et une "Commission Nationale d'Investiture" présidée par Jean-Paul Delevoye est chargée de sélectionner les impétrants. Moi, bête, discipliné et légaliste, je me conforme à la procédure. Je retire ma candidature à l'investiture PS et je dépose ma candidature sur le site d'En Marche. En attendant, je m'investis dans le Comité En Marche de Saint-Cloud, je fais campagne pour Macron, sans pour autant abandonner le PS car je reste de gauche. Mais Hamon et la gauche de posture purement identitaire, non merci !

Entre temps, je me souviens avoir demandé à Jacques, dont je savais qu'il voulait être candidat, s'il avait bien déposé sa candidature en ligne. C'était le lendemain de la date limite de dépôt. Cette date limite avait été fixée à la veille du 1er tour des Primaires de la gauche. C'était pervers mais malin de la part d'En Marche. Cela obligeait les candidats éventuels à se déterminer avant le résultats des Primaires. Figurez-vous que Jacques n'était pas au courant de cette date limite et qu'il n'avait pas encore déposé sa candidature. Il l'a donc fait hors délais. Apparemment pas un problème...

Commence l'interminable attente... Pendant des semaines et des semaines, pas d'infos. Je sais juste que nous sommes plus d'une dizaine de candidats à l'investiture sur la circo. Tu m'étonnes, dans un territoire comme le nôtre surpeuplé de cadres sups ayant fait de bonnes études et étant persuadé de leur supériorité intellectuelle, ce ne sont pas les "trous du culs aux dents longues" (moi le premier) qui manquent... Sans compter les farfelus et les opportunistes de la dernière heure.

Finalement, plus d'une semaine après le second tour de la présidentielle, les résultats tombent. Jacques Marilossian est investi. Gloups...

Entre ma candidature et l'investiture, je n'ai reçu aucun coup de fil de la Commission. Aucun mail. Aucune convocation pour une audition. Que dalle... Alors oui je sais, il y avait nationalement près de 20 000 candidats et il était impossible d'appeler tout le monde. Mais quand même, pardonnez cette prétention mais je ne suis pas "nobody" et je ne sors pas de nulle part... Militant engagé depuis des années, élu local investi et reconnu, candidat titulaire lors des dernières départementales, sincèrement engagé aux côtés de Macron, un petit coup de fil aurait été apprécié. Une fois les investitures annoncées, je n'ai pas non plus reçu le moindre mail pour me dire que je n'avais pas été retenu. Rien...

Je vois deux raisons à cette absence totale de transparence et de démocratie dans ce processus :

  1. En Marche a voulu "garder la main" et présenter un panel de candidats répondant à ses critères et à son positionnement (certains parleront de plan marketing) : répartition homme / femme, âge, origine professionnelle, société civile, origines politiques etc. S'ils avaient été "démocratiques" en demandant aux comités locaux d'En Marche d'élire leur candidat (ce qui se fait dans les partis politiques démocratiques), alors ils prenaient le risque de perdre le contrôle et d'avoir une photo différente de l'image que les dirigeants d'EM voulaient afficher. Bref, ils ont privilégié la communication à la pertinence.
  2. En Marche a voulu préserver ses nouveaux adhérents. Il y a en effet dans les comités locaux de nombreux nouveaux venus en politique. C'est sympa, c'est frais et ça fait du bien. Mais ils manquent d'expérience et surtout, ultra-idéalistes, ils se méfient des appareils politiques et des tambouilles internes. leur confier la responsabilité d'élire leur candidat(e)s aux législatives, c'eût été prendre le risque de les voir confrontés à la bassesse humaine et politique. Car élire, c'est choisir. Et pour choisir, il faut des arguments et faire campagne. On aurait ainsi vu s'afficher les rivalités et la guerre des ego au sein des comités. Rien de tel pour faire fuir les nouveaux venus et les dégoûter du mouvement...


Malgré tout et bien que cela m'ait porté préjudice, je pense qu'En Marche a eu raison de centraliser les investitures et de les décerner de façon opaque et unilatérale. Il fallait être efficace, ne pas effrayer les nouveaux venus et offrir à l'opinion une belle photo de famille à l'image du mouvement. Mais attention, autant cela se justifie pour un nouveau mouvement, autant cela ne pourra pas se reproduire une prochaine fois. La démocratie interne, malgré tous ses défauts, est incontournable au sein d'un parti politique. De belles bastons en perspective...

Frustré et dégoûté

Alors oui je suis frustré et dégoûté. Ce n'est pas très noble mais c'est ainsi...

Frustré de ne pas avoir eu l'opportunité de défendre ma candidature, d'exposer mes arguments, de faire valoir ma légitimité militante, mon implantation locale et ma connaissance des enjeux de la circonscription.

Frustré car j'ai le sentiment que l'on m'a volé une opportunité unique. Comme je le disais, je n'ai jamais fait politique par carriérisme mais là, j'y ai cru et je m'y suis vu.

Dégoûté parce que autant j'aurais compris, vu la sociologie de la circonscription, qu'on y investisse une femme, plutôt de Rueil (la plus grosse des 3 villes), plutôt de centre droit ou de la société civile, autant je n'ai pas compris qu'ils investissent Jacques Marilossian. Jacques avait en effet tous mes défauts (appartenance au PS) mais mes atouts en moins : implantation locale et légitimité militante.

Dégoûté parce que Jacques ne s'est jamais investi localement. Moi oui, depuis des années et de façon constante. Mais c'est vrai que, contrairement à lui, je n'étais pas dans les réseaux de Ségolène Royal qui a réussi à placer pas mal de ses pions aux législatives... Je suis un militant de terrain et je me bats à la loyale. J'aime agir concrètement et de façon désintéressée. D'autres préfèrent manoeuvrer en haut lieu et en coulisses. On ne les voit pas pendant des années et tout à coup, les voilà candidats ! M'en fous, je ne changerai pas ! Question d'éthique et de tempérament. Je reconnais quand même que Jacques, même s'il n'a rien fait ces dernières années, s'est beaucoup investi pour la campagne de Macron au niveau du Département. C'est d'ailleurs plus visible par les décideurs d'en haut...

Frustré et dégoûté, j'ai quand même fait campagne pour Jacques Marilossian. Pas de façon intensive mais j'ai rédigé une note sur le bilan du candidat LR et distribué des tracts à plusieurs reprises. Je l'ai fait sans enthousiasme mais par devoir. Il faut savoir faire preuve de constance en politique.

Jacques Marilossian l'a finalement emporté haut la main, ce qui, quelque part, conforte la décision qui a été prise de l'investir. Mais très franchement et très honnêtement, n'importe quelle chèvre, pour peu qu'elle ait l'étiquette "En Marche", aurait été élue. Même moi c'est pour vous dire...

Je dois quand même avouer que, bien que j'ai évidemment voté pour Jacques Marilossian aux deux tours, ça m'a coûté... J'ai eu franchement moins de mal à voter Chirac en 2002 que Marilossian en 2017. C'est nul mais c'est comme ça.

Quand Jacques a été élu, il ne m'a même pas passé un petit coup de fil. C'eût été sympathique et délicat...

Certains m'ont dit que je n'avais pas été investi car trop marqué à gauche et trop connu en tant qu'élu local par rapport à Jacques. Franchement, je ne crois pas beaucoup à cet argument. Ou alors, cela revient à considérer que la principale qualité d'un candidat est d'être inconnu et de ne jamais s'être investi localement. Vous me direz, quand on voit le résultat des élections, on peut se dire que ce n'est pas un mauvais calcul, bien qu'il soit consternant...

Je ne crois pas non plus à cet argument car, au moment où les investitures ont été décernées, En Marche n'espérait pas, même dans ses rêves les plus fous, emporter ma circonscription. C'était mission impossible. Alors ils auraient pu m'investir, bien que marqué à gauche. Cela n'aurait rien changé. C'est d'ailleurs ce qu'ils ont fait dans d'autres circonscriptions. Mais je n'avais pas les mêmes réseaux que d'autres...

Bon vous l'avez compris je suis en pétard... Je risque de vous paraître aigri et pas très beau joueur. Pas faux mais je n'aime pas les injustices. Et j'avais besoin d'exprimer ce coup de gueule. Cela me fait du bien et va me permettre de passer à autre chose. Bon courage à Jacques Marilossian dans l'exercice de son mandat et je souhaite à la majorité actuelle de réussir, dans l'intérêt de tous.

Indécis mais motivé pour la suite

Alors qu'est-ce que je fais maintenant ? Je m'investis à En Marche pour structurer le mouvement ou je contribue à la reconstruction d'un nouveau parti de gauche sur les cendres fumantes du PS ? Un parti de gauche moderne, européen, réformiste, progressiste, réaliste, pro-business, qui s'inscrit dans une vraie perspective de transformation sociale et non dans une posture purement identitaire et déclamatoire, refusant de se confronter au réel.

Les vraies questions à se poser sont en réalité les suivantes :
1. En Marche est-il un parti NI de droite NI de gauche ou un parti ET de droite ET de gauche ?
2. En Marche est-il un simple momentum, un phénomène circonstanciel ou un nouveau paradigme ?

Si La République En Marche (LREM) n'est ni de droite ni de gauche, c'est qu'elle est de droite ! 😀 Et donc je n'y ai pas ma place...

Plus sérieusement, je suis OK quant au fait que le clivage droite / gauche a pris du plomb dans l'aile. Il ne constitue plus la seule grille d'analyse du monde contemporain. D'autres clivages sont apparus : europe/antieurope, ouverture/fermeture, conservateurs/progressistes, libéraux/dirigistes etc. Pour autant, je reste persuadé que le clivage droite / gauche reste le plus pertinent et le plus structurant et que, même au sein de la République En Marche, il réapparaîtra. Et alors là, bonjour le capharnaüm...

Si LREM est ET de droite ET de gauche, c'est plus compliqué... 
a) Tôt ou tard ça va péter. 
b) Cela voudrait dire que chacun peut rejoindre LREM sans renier son identité / orientation politique et continuer à se définir comme de droite ou de gauche. Mais dans les faits c'est plus compliqué. En ce qui me concerne, à Saint-Cloud, quand je suis avec les militants de LREM, je me prends de gros SCUDS à chaque fois que je revendique mon identité politique de gauche, sans pourtant faire le moindre prosélytisme. C'est un sujet très sensible. Certains militants sont hyper méfiants, agressifs etc. Ils me demandent de choisir et donc de renoncer. Je n'en ai aucune envie...

Deuxième question, En Marche est-il un phénomène circonstanciel ou un nouveau paradigme ? Pour moi, EM est davantage un "momentum" que Macron a réussi à capter et à cristalliser avec talent. En gros, c'est considérer que, en France, il y a 10 chantiers clés à mener (droit du travail, compétitivité, institutions, éducation, retraites...) mais que l'on n'arrive pas à faire aboutir car la gauche est contre quand c'est la droite qui le propose et inversement. Si j'ai rejoint En Marche comme beaucoup d'autres, c'est parce que j'ai voulu non pas nier les clivages partisans auxquels je crois, mais les transcender avec des gens de bonne volonté, progressistes et européens, qu'ils soit de droite comme de gauche.

Mais une fois que ces réformes auront été faites, que va-t-il se passer ? Ne risque-t-on pas voir En Marche se vider de sa substance car le mouvement aura réussi à mener à bien ce pour quoi il s'est constitué ? C'est en tout cas ce que je crois...

Quoi qu'il en soit, je pense qu'il y a un vrai ras le bol des partis traditionnels. Je suis assez content que le PS explose. Il va devoir se reconstruire en changeant radicalement sa manière de fonctionner et en clarifiant enfin sa ligne idéologique. En Marche risque de devenir un parti centriste tout mou ou alors de faire un choix vers une orientation politique plus tranchée. Je pense que tôt ou tard ça va péter même si je souhaite à Macron et au Gouvernement de réussir... En tout cas je ferai tout pour. 

Au finale, je me tâte... Je me donne l'été pour réfléchir mais je penche plutôt pour contribuer à la refondation d'un parti de gauche réformiste, social démocrate, européen, moderne etc. Alors du coup, à Saint-Cloud, je vais continuer à n'avoir aucun avenir politique. Tant pis. C'est le prix de l'idéalisme et des convictions sincères. Comme le disait Camus : la lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. 

16 commentaires:

  1. Ce genre de choses ne s'écrit pas.

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    1. On crève de ne pas écrire "certaines choses"... L'autocensure conduit souvent à la désillusion et au désengagement.

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    2. Ce genre de choses ne s'écrit pas... chez ces gens là.

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  2. Cher Xavier. Je crois que tu viens de manquer une occasion de te taire. Dois-je te rappeler que le silence est d'or. Enfin, je me demande si ce que tu as écris ne desservira pas ta cause.
    Amicalement,

    Guy Alain ATANGANA

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  3. Je suis contente d'avoir voté pour Jacques Marilossian

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  4. http://www.vivelasocialdemocratie.fr

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  5. Excellente analyse dont je partage tout à fait les éléments politiques quant à ce qu'il adviendra du "Et Droite Et Gauche" : j'ai du mal à imaginer de l'enthousiasme de la part des marcheurs de sensibilité de gauche à écouter les discours de Philippe, Le Maire ou Darmanin ...

    Mais, saisis par la fébrilité de voir l'improbable succès d'En Marche aboutir à de réelles réformes, et comme tout néophyte ou récemment converti, les marcheurs sont extrêmement susceptibles à tout ce qui pourrait apparaître comme la moindre remise en cause de leur(s) élu(s) ou de leur fonctionnement. A la différence des militants PS habitués depuis toujours à assumer critiques, sarcasmes et contradictions au sein même de leur parti, les désillusions inhérentes à l'exercice même du pouvoir risquent fort de se traduire par de violentes déchirures d'ici 1 an, ainsi que sans doute des ruptures fracassantes d'ici 2 ans.

    C'est pourquoi, oui, l'appareil du PS étant à genoux, c'est le moment de travailler à reconstruire une pensée de gauche progressiste, européenne, réformiste, définitivement affranchie de la fermeture conceptuelle des dogmes marxisants, et à même de donner un nouveau sens et une nouvelle ambition à la social-démocratie face aux inégalités générées par la mondialisation.

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  6. Je pense un peu la même chose.
    Moi j'ai fait une vidéo visible sur You Tube
    François ROY

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  7. " la lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d'homme". Oui ! Quand elle est éprise de noblesse et non motivée par l'aigreur et la vengeance. Ce Sisyphe là restera malheureux. Dommage ! Martin

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  8. Je comprends ta réaction et tu es un mec bien Martin. Oui il y a de l'aigreur et de la vengeance (autre facette de la soif de justice...) mais pas de malheur. Je t'assure. Mais on ne peut pas se prévaloir de grands principes et les fouler au pied impunément.

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  9. interessant de connaitre ce dessous des cartes entrevu ailleurs dans le 92 chez EM

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  10. CherXavier...LREM a déjà les pieds dans la choucroute les réformes renvoyées en 2022 les voitures diesel 2050 les centrales en 2050 les maires devront se serrer la ceinture et les retraités comme moi verront la CSG augmentée et pas compensée ph lassalle garches

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  11. Cher Xavier- Content comme tu le sais que l'on se retrouve sur un terrain de discussion commun, pour imaginer un meilleur avenir pour la France. Content également de voir des pans entiers de marxino léninisme s'écrouler devant le mur de la réalité et de voir une gauche plus responsable émerger. Enfin... que cela a été bien long et tellement destructeur...
    Content aussi de lire cette analyse, sincère, directe et percutante.
    Sans me prononcer sur le fond - juste je ne connais pas le député LREM- je pense que les luttes d'appareils existeront toujours. Il y aura toujours des œufs cassés, et la vie elle-même n’est pas juste. N’empêche, avoir un mec qui se sort les doigts et s’engage c’est bien. Car oui, on ne peut pas te taxer de passivité ou de combats tordus d’appareil. Et oui, c’est bien aussi d’avoir des élus qui disent ce qu’ils pensent – je suis abasourdi par le premier commentaire ci -dessus. Finalement c’est justement parce qu’il y a eu cette énorme déconnexion de discours et peut être d’idées que le grand remplacement politique de ce printemps a eu lieu. Avec ou sans En Marche, continuons de transcender les clivages et apportons des solutions pour faire progresser notre pays et ses citoyens. Il est temps d'inverser la courbe.
    Jerome

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